Une marche à travers la Ville Sainte [Ouvert]

La température avait drastiquement changé depuis que j'avais pris direction du Sud. Du climat méditerranéen, j'étais maintenant passé à quelque chose de beaucoup plus sec. À l'horizon, du sable et quelques montagnes. Je sais que la mer n'est pas si loin, mais on croirait autrement. Cette endroit est chargé d'Histoire, autant passée que future. J'ignore comment ou pourquoi je le sais, mais je le sais. Je l'ai vu. Je m'en souviens. On appelle cet endroit la Ville Sainte. Deux peuples s'y battent sans relâche depuis plusieurs générations afin d'en prendre le contrôle. À travers, des milliers de pèlerins recherchant pénitence ou rédemption. Suis-je comme l'un d'eux? Ça en a tout l'air en tout cas. Chaque personne que j'ai croisé m'a interpellé de cette manière. "Pèlerin". Suis-je en quête de salut, moi aussi? Trop de question.

Je marche encore un peu, m'enfonçant d'avantage dans la cité. L'air est sec et le vent est rugueux, le soleil se couche. Je retiens mon capuchon afin que ma tête ne se découvre. Je regarde autour de moi, j'observe. Je vois... C'est flou, ma tête me fait mal... je...

Ce sont... des Templiers. Des chevaliers de l'Ordre du Temple. Que font-ils ici? Pourquoi... Ils sont sensé avoir disparu il y a ce delà des générations entières. Je ne comprends pas. Encore ces visons, probablement. Ça a l'air si vrai. Que font-ils? Ils... ils tuent des innocent! Non. Je ne peux pas les laisser faire ! Je vais m'interposer !

- Cessez immédiatement.

Je me suis placé entre les chevaliers et les innocents, mais mes yeux me font encore souffrir, je distingue mal leur formes. Si ce n'est de la pression sur mes tempes, je suis détendu. Mon ton est neutre, comme à mon habitude. Gardant mon visage camouflé sous l'ombre de ma cape, je rajoute même quelque mot qui auront tôt fait de me trahir.

- Votre Ordre a été dissoute il y a de cela plusieurs centaines d'années, que faites-vous en ces lieux?

Ma vision disparaissait maintenant, mais il était trop tard. Alors que je pouvais me rendre compte que les Templiers était en fait de simple voyous, ces derniers me regardaient avec mépris. Derrière moi, les innocents s'avérait n'être qu'une jeune femme solitaire. Dieu seul sait ce qu'ils comptaient lui faire. C'est probablement une bonne chose que je sois intervenu malgré mon hallucination...

Voilà où cette foutue information m'avait mené, dans une ville en plein conflit, Jérusalem. Nous avions fait le Canada, la Floride, le Brésil et plusieurs autres pays pour retrouver cette organisation. Les pistes que moi et Zantentsu avions trouvées nous faisaient tourner en rond, je n'allais jamais pouvoir retrouver ces enfoirés qui ont anéanti mon enfance. Certes, mes parents m'avaient vendu pour des millions, mais seulement tuer eux n'avait pas rassasié mon goût pour la vengeance. J'ai souvent essayé de m'installer quelque part, mais je fini toujours recherché donc je déménage assez souvent, en fait je me suis résigné à me trouver un endroit où vivre.

Je m'étais établi dans une baraque abandonné dans une ruelle, en fait, je croyais qu'elle était abandonnée. En arrivant se matin, j'ai fait la rencontre du propriétaire, un ivrogne qui venait se coucher, je crois, il avait passé une nuit assez mouvementée. Oui bien sûr il a essayé de me violer, mais cet homme a vite cessé d'exister, alors c'était devenu ma demeure temporaire. Durant toute la journée, j'avais fait des recherches sur l'Organisation, mais je n'avais rien trouvé en cette première journée. On a décidé que cela suffisait pour aujourd'hui et on est passé à l'épicerie le plus proche pour s'acheter des plats congelés parce que malheureusement, la cuisine n'est pas notre domaine. Je marchais avec Zantentsu qui avait pris la forme d'une camisole noir et rouge reliée par des petites bretelles à mes pantalons courts. On était presque arrivé, mais trois voyous se sont mis sur notre chemin. Ils m'ont dit des mots incompréhensibles en arabe, je crois, mais avant même que je puisse leur mettre mon poing dans le nez, un fou arriva. Ce gars lâcha un charabia incompréhensible sur un Ordre qui fût dissout il y a plusieurs années, mais ce gars allait se faire descendre! Je vis un couteau sortir et mes reflex prirent le dessus, pied droit rentré dans le sol, je pris mon élan. Les sacs tombèrent au sol et je passai au côté du fou avec agilité.

-Mange ça bâtard!

Il tenta de me poignarder, mais j'ai esquivé sur la droite, rendu face a lui, mon coude fracassa son nez. Je n'avais pas stoppé mon élan, je me battais comme une femme prête à tuer, le nez du premier pissait le sang et le gars n'était pas près de se relever. *Yuki derrière!* Je sentis mon corps bouger seul, Zantentsu venait d'esquiver un autre coup de couteau et il avait fait effectuer une roulade sur le côté en bougeant mon corps de force. Durant cette esquive, mes mouvements avaient semblé moins fluides et le troisième tenta sa chance avec un coup de poing. J'allais utiliser mes flammes, mais je me suis ravisé, on devait essayer de ne pas attirer l'attention pour une fois. J'ai bloqué avec mon bras gauche et je l'ai contre-attaqué avec ma droite, cela l’envoya valser vers l'arrière. Un d'éliminé, les deux autres préparaient une autre charge, si j'utilisais mon pouvoir cela serait tellement simple à règle, même un peu trop simple, le plaisir de combattre se voyait dans mes yeux, mais malheureusement, se ne sont que des humains et non des êtres surnaturels.

Je n'eus pas le temps de réagir, ou plutôt, je ne le pris pas. Derrière moi, la jeune femme semblait posséder d'excellents réflexes d'auto-défense car, alors qu'un des trois voyous s'armait d'un couteau, elle me contournait et lui envoyait son coude au visage. Le liquide vermeille sortit de son nez, l'impacte avait dût être puissant. Elle évita ensuite un second coup de couteau, bloqua un coup de poing du troisième et l'envoya au plancher d'un coup de poing dans la tempe. Alors même que j'observais la scène, des images étrangères se superposaient sur la réalité. Comme elle passait en flash, je n'avais pas le temps de les analyser, de comprendre ce que je voyais. Je me trouvai cependant à sourire. C'est moi qui m'était porté au secours de la demoiselle, pourquoi était-ce elle qui se démêlait ainsi pour remettre les voyous à leur place?

- Inacceptable, murmurais-je avant de libérer mes mains de mes manches trop amples.

Avant même que les deux locaux puisse s'approcher vraiment de la femme, je m'interposai à nouveau, cette fois avec plus que des mots. N'était pas de nature violente, bien sûr, je n'allais pas les frapper, encore moins les blesser. Du moins, pas physiquement. Plaquant avec force chacune de mes mains contre l'une de leur épaule à tous les deux, je les agrippai ensuite fortement. Usant de cette force physique qui me sortait de nulle part dont je me souviennes, je les soulevai momentanément de terre avant de les plaquer au sol. L'impacte fut certain de leur couper le souffle, mais sans leur causer de dégâts importants. Des ecchymoses, au plus.

Un genou à terre, mes mains toujours sur leurs épaules, je leur murmurai dans leur langue natale, à savoir l'hébreux.

- Je croyais vous avoir demandé de cesser immédiatement? Vous devriez vraiment partir.

Je relevai ensuite mon regard au moment où le troisième voyous se relevait de peine et de misère, un couteau en main. Je plantai mes deux yeux dans les siens, mon expression toujours aussi neutre qu'avant. J'ignore s'il eut un soudain éclair de sagesse, ou si mon oeil aveugle lui fit peur. Ce qui est important, c'est qu'il perdit toute volonté de se battre, attrapa ses copains par leur vêtements et les tira plus loin afin de les aider à se relever. Ils partirent tous en courant par la suite, jurant en hébreux.

Je me redressai à mon tour, mon unique oeil suivant leurs mouvement jusqu'à ce qu'ils disparaissent au coin d'un immeuble. Réajustant mon capuchon et ré-enfouissant mes mains dans mes manches, je me tournai vers la jeune fille, seul mes lèvres et mon menton étaient visibles, réduisant au minimum la quantité de glyphes angéliques qui était visible. Il faut dire que le ciel étoilé et le faible éclairage du coin aidait beaucoup.

- Vous allez bien?

C'était une question simple, presque banale. En tant normal, jamais je ne posais cette question, n'aimant pas particulièrement faire la conversation, mais après ce qui venait de se passer... Mon oeil sauta rapidement sur les sacs de provisions tombés par terre avant de revenir sur la demoiselle.

- Laissez-moi donc vous aider avec ça.